Freitag, 15. Juni 2007
Rencontre avec Mikaël Serre.
Le dernier spectacle théâtral du festival L’enfant froid de l’Allemand Marius von Mayenburg est présenté ce soir vendredi et demain samedi dans une traduction de Laurent Muhleisen, directeur artistique de la Maison Antoine Vitez.
Nous avons rencontré le metteur en scène de la pièce, Mikaël Serre, 34 ans, artiste cosmopolite et polyvalent, à la culture bilingue franco-allemande.

D’abord photographe de plateau, Mikaël Serre passe de l’autre côté de l’objectif poussé par l’envie de travailler en équipe et intègre l’École Internationale de Théâtre Jacques Lecoq à Paris. Aujourd’hui, il travaille dans la compagnie Théâtre Bathyscaphe qu’il a fondée en 2001 avec l’actrice Sharon Amir.

Après Visages de feu et Parasites, L’enfant froid est la troisième pièce de Marius von Mayenburg que Mikaël Serre met en scène. Il explique son intérêt pour l’auteur munichois, de la même génération que lui, avec ces mots : « Sa dramaturgie est celle de la vie et pas celle de la pensée. »
Présenté en France au théâtre de la Bastille en janvier et février dernier, L’enfant froid a reçu les faveurs du public. Cependant, le metteur en scène confie son point de vue sur ce qu’il nomme « la frilosité » du public français. «Les Français demandent beaucoup à l’écriture. Ils sont obnubilés par le critère poétique, ne sachant pas bien eux-mêmes ce qu’ils mettent derrière ce mot».« Peut-être parce que leur regard est encore soumis à des canons esthétiques indécrottables », poursuit-il. « À la différence des Allemands, les Français semblent avoir peur de l’immédiat, comme si le réel était un peu vulgaire ».
Pour parler du théâtre, il aime évoquer les corridas de son enfance nîmoise, auxquelles il assiste dès l’âge de 4 ans : un spectacle cathartique où se livrait en lui-même un combat entre tristesse et fascination. L’angoisse de se perdre, d’éprouver des sentiments contradictoires, et de devoir se « méfier de soi-même avant de se méfier des autres » est une problématique qui le guide dans le choix des textes qu’il met en scène.
Pour la suite, Mikaël Serre envisage pour ses prochains projets de « partir vers le mouvement », afin de dépasser par l’image et le corps ce qu’il désigne comme étant « la saturation du langage ».
À suivre…

texte: Marion Bohy-Bunel

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