Freitag, 15. Juni 2007
Journal d'une Nuit Alpine
perspectives, 20:39h
Trente lits sont installés dans l’église Saint Johann (Johanneskirche) de Sarrebruck. Cette nuit, Morphée m’emmènera faire un voyage dans les Alpes.
23 heures. Le Personnel de l’Alpinarium 3 – un jardin où l’on recrée une ambiance alpine grâce à la végétation plantée – nous accueille. Parmi les petits lits en fer, je choisis le mien. Sur chacun d’eux, nos hôtes ont déposé un chocolat suisse. Un subtil roulement de tambour ouvre la nuit. Chacun se met à l’aise, enfile son pyjama et se prépare pour la nuit. Une tisane aux plantes ou un schnaps nous sont offerts. Dans l’église, les sons de cloches, de craquement de bois, de forêt, de fêtes de village résonnent… Mon énorme oreiller, où est discrètement incorporé un haut-parleur, diffuse les récits en français et en allemand des habitants des Alpes. Les voix de grands-mères font ressurgir des souvenirs d’enfance. Ma grand-mère de Saint Etienne de Mer Morte en Loire Atlantique, me racontant qu’elle se rendait à l’école en sabots à travers champs. Le récit de la traite des vaches me rappelle la ferme où j’ai grandi à Sainte Pazanne. Quand je ferme les yeux, j’ai l’impression de me retrouver dans ma chambre d’enfant et d’entendre mon père discutant avec des amis jusque tard dans la nuit au salon. Je m’endors.
1 heure. « Pourtant que la montagne est belle… » La chanson de Jean Ferrat me réveille et annonce la fin du premier acte. Autour de moi, les 29 autres personnes semblent dormir…
Je me lève. Dans un coin où est installé une petite bibliothèque, je feuillette le livre de photo intitulé « Feste im Alpenraum » et « Une soupe aux herbes sauvages » de Emilie Carles.
Ils rappellent les histoires précédemment entendues.
3 heures dix, le parquet de l’église craque et me sort de mes rêves : une histoire de sandwich au nutella mêlée à une foule d’inconnus parlant allemand. Le personnel de l’Alpinarium est toujours là, à la fois gardien et spectateur de notre sommeil. Sans avoir très bien compris le sens de mon rêve, je me rendors au son des cloches.
Le cri de l’orage me fait entrouvrir les yeux. Il est 5 heures.
6 heures. Les vitraux laissent filtrer les premières lueurs rouges du jour. Un cor des Alpes nous extirpe doucement du sommeil.
7 heures. Petit déjeuner à l’Alpinarium 3. À table, où je me régale de tartines au nutella (était-ce un rêve prémonitoire ?...), nous échangeons nos impressions. Certains ont entendu des rires qui n’existaient pas, d’autres n’ont ni vu ni entendu le concert de cor des alpes, il y en a qui se sont endormis profondément dès le début et une jeune femme a rêvé que l’alpinarium était comme le ventre de sa mère. Une autre, encore, s’est prise pour une vache errant dans les pâturages…
Le dispositif créé semble simple, mais il a le mérite d’être efficace. Cette nuit originale proposée par le Theater Konstellationen et la Cie 29/09 m’a totalement réjouie. Réservez votre lit pour ce soir ou demain !
texte: Mariette Loirat
23 heures. Le Personnel de l’Alpinarium 3 – un jardin où l’on recrée une ambiance alpine grâce à la végétation plantée – nous accueille. Parmi les petits lits en fer, je choisis le mien. Sur chacun d’eux, nos hôtes ont déposé un chocolat suisse. Un subtil roulement de tambour ouvre la nuit. Chacun se met à l’aise, enfile son pyjama et se prépare pour la nuit. Une tisane aux plantes ou un schnaps nous sont offerts. Dans l’église, les sons de cloches, de craquement de bois, de forêt, de fêtes de village résonnent… Mon énorme oreiller, où est discrètement incorporé un haut-parleur, diffuse les récits en français et en allemand des habitants des Alpes. Les voix de grands-mères font ressurgir des souvenirs d’enfance. Ma grand-mère de Saint Etienne de Mer Morte en Loire Atlantique, me racontant qu’elle se rendait à l’école en sabots à travers champs. Le récit de la traite des vaches me rappelle la ferme où j’ai grandi à Sainte Pazanne. Quand je ferme les yeux, j’ai l’impression de me retrouver dans ma chambre d’enfant et d’entendre mon père discutant avec des amis jusque tard dans la nuit au salon. Je m’endors.
1 heure. « Pourtant que la montagne est belle… » La chanson de Jean Ferrat me réveille et annonce la fin du premier acte. Autour de moi, les 29 autres personnes semblent dormir…
Je me lève. Dans un coin où est installé une petite bibliothèque, je feuillette le livre de photo intitulé « Feste im Alpenraum » et « Une soupe aux herbes sauvages » de Emilie Carles.
Ils rappellent les histoires précédemment entendues.
3 heures dix, le parquet de l’église craque et me sort de mes rêves : une histoire de sandwich au nutella mêlée à une foule d’inconnus parlant allemand. Le personnel de l’Alpinarium est toujours là, à la fois gardien et spectateur de notre sommeil. Sans avoir très bien compris le sens de mon rêve, je me rendors au son des cloches.
Le cri de l’orage me fait entrouvrir les yeux. Il est 5 heures.
6 heures. Les vitraux laissent filtrer les premières lueurs rouges du jour. Un cor des Alpes nous extirpe doucement du sommeil.
7 heures. Petit déjeuner à l’Alpinarium 3. À table, où je me régale de tartines au nutella (était-ce un rêve prémonitoire ?...), nous échangeons nos impressions. Certains ont entendu des rires qui n’existaient pas, d’autres n’ont ni vu ni entendu le concert de cor des alpes, il y en a qui se sont endormis profondément dès le début et une jeune femme a rêvé que l’alpinarium était comme le ventre de sa mère. Une autre, encore, s’est prise pour une vache errant dans les pâturages…
Le dispositif créé semble simple, mais il a le mérite d’être efficace. Cette nuit originale proposée par le Theater Konstellationen et la Cie 29/09 m’a totalement réjouie. Réservez votre lit pour ce soir ou demain !
texte: Mariette Loirat
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