Freitag, 15. Juni 2007
Der Prozess - Coupables de trop aimer Kafka.
L’acteur s’installe à la table dans le noir, muni de quelques feuilles. Il allume la lampe de bureau. Il marque ainsi le début de cette adaptation d’une heure du Procès de Kafka. La mise en scène présentée par Philipp Hochmair et Andrea Gerk est proposée au sparte 4-Staatstheater.

Le roman est connu, Joseph K. est arrêté le jour de son trentième anniversaire pour une raison qu’il ignore et nous aussi. Son procès dure un an et aboutit à son exécution.

Philipp Hochmair, unique comédien de cette pièce, joue tour à tour le narrateur, Joseph K., sa voisine, les policiers, le procureur du tribunal... Acteur caméléon, il nuance son jeu pour marquer les changements de personnages comme les changements de lieux. Au début du spectacle, l’univers sonore semble accompagner la découpe du texte et des chapitres, les sons correspondent aux changements d’action. Mais rapidement, on s’en détache et on a aussi du mal à les identifier : bruits de couverts, un couteau qu’on aiguise, scratches ? Au cœur du roman, il y a une forme de fable : c’est celle d’un homme qui a attendu des années devant la porte de son procès. Le gardien lui barre la route puis ferme la porte. Il n’entrera jamais et apprend que la porte avait été construite à son intention. Rapportée par une bande son, l’acteur se tait et écoute. Il se dresse face au public contre le mur. Immobile, il regarde au loin. Comme pour mieux illustrer la fable, une porte de lumière se dessine autour de lui sur le mur.

On peut saluer la prestation de l’acteur, intense lors de ce passage ou encore lors de cette phrase mythique où le héros dit mourir « wie ein Hund », « comme un chien ». Si l’on peut comprendre l’intérêt d’emmener une classe de scolaires à cette représentation , à la sortie, on s’interroge cependant sur le sens de cette mise en scène, qui s’apparente à une lecture améliorée. Quelles nouvelles pistes cette représentation nous apporte sur l’œuvre ? Peut-être que les metteurs en scène respectent trop le texte pour tenter d’y apporter une version nouvelle, scénique, du texte.

Au premier rang, lovée dans un pouf confortable, une jeune fille venue avec sa classe somnole. Bernard Dort, intellectuel et penseur du théâtre français, relativisait le fait de dormir au théâtre. Il disait dormir seulement lorsqu’il était en confiance. Gageons qu’ici, la musicalité de la langue de Kafka, si bien rendu par Philipp Hochmair, aura aidé à mettre cette spectatrice en confiance.

texte: Justine Wanin

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